Derniers soubresauts d'un despote

Le jour se lève sur la capitale de l'alliance de la croix du sud. Les gardes, fatigués par cette longue et glaciale nuit, tentent désespérément de rester éveillés.

«Bon Dieu, vivement la relève! dit l'un d'eux
-Tu l'as dit le bougre! Je vais enfin retrouver ma petite femme. Et toi le puceau, que vas-tu faire aujourd'hui, dormir...seul? se frottant les mains
-Rah, arrête un peu.. Surtout que j'ai rencontré une demoiselle fort charmante et que je ne laisse apparemment pas indifférente. Dit-il d'un ton chantant.
-Voyez vous ça? Eh bien, raconte moi!»

L'homme ne réagit pas, le regard fixé sur l'océan.

«Allez, ne fais pas ton timide!
-Parbleu, vois-tu ce que je vois?»

Le garde pointe du doigt l'horizon duquel émerge une ombre se rapprochant dangereusement.

«Qu'est-ce dont que ceci?» murmure l'homme apeuré. Reconnaissant après quelques minutes, les mats des navires de guerre, l'un des garde s'écrie

«Non de non, c'est une flotte de guerre, sonne l'alarme, nous sommes attaqués!»

La petite garnison de l'île se rassemble rapidement sur la place de la capitale d'où chaque homme rejoint son poste, les yeux encore fatigués par la nuit brusquement achevée. Quelques instants plus tard, les navires jettent l'ancre non loin de la plage. Puis sont mises à la mer, des milliers de barques transportant chacune une bonne cinquantaine d'hommes en armes.
Ces derniers débarquent sur l'île et s'emparent sans difficultés des murailles ainsi que du port , duquel accoste le navire flambant neuf du seigneur Oborel.
Du haut de son pur-sang, Oborel descend sur le quai, accompagné de sa garde rapprochée.
Le général des armées, Murgen, vient à la rencontre d'Oborel.

«Que dois-je ordonner mon bon Seigneur?
-Encerclez la ville, faites des prisonniers ou pas, puis attendez mon retour, je n'en ai pas pour longtemps.
-C'est compris mon seigneur.»

Le général s'en retourne auprès de ses hommes.

«Bien, rendons nous à ce procès, je pense que Mirgaya sera plus indulgente maintenant.» dit il en riant.

Oborel et sa garde prennent alors le chemin du palais ou logent les dirigeants de l'alliance.


Pendant ce temps, Güdul qui avait accosté incognito la veille donne ses instructions aux hommes que le général Aegis a bien voulu lui prêter.

«Il nous faut absolument rallier à notre cause, l'armée de mon peuple. J'ai quelques bons amis capitaines dont l'influence sur les hommes sera certaine. Cependant le vieux général Murgen est un fidèle compagnon d'Oborel et il le défendra quoi qu'il se passe.
Voici donc la manière dont j'entends régler cette affaire. Revêtez l'apparence de citoyens et tenez vous prêt à vous emparer de l'abjecte personnage lorsque du haut de la muraille, vous entendrez le cor raisonner, signe du ralliement de ma nouvelle armée.»

Les hommes approuvant cette stratégie, se parent de tuniques empruntés aux citoyens puis se mêlent aux hommes et femmes abasourdis qui se sont amassés au port.
Quant à Güdul et Orgoloth, ils se rendent sur la plage où ils rencontrent une armée stupéfaite et un général hargneux.

«Que fais tu là chien? Ne devais-tu pas être mort? Sinon que ferions nous ici?
Ah! Tu t'es bien payé la tête de ton Seigneur! Mais crois moi, cela ne va plus durer!»

Murgen sort l'épée de son fourreau et se jette sur Güdul qui parvient inextremisse à esquiver le coup qu'on lui portait.
Se battant avec rage, Güdul réussit à se débarrasser de son adversaire qui succombe l'épée à la main. Le souffle coupé, le visage pâle et le bras en sang, Güdul laisse échapper un cri de douleur avant de tomber inconscient sur le sable souillé.
Les capitaines Ioannis et Manos accourent auprès de leur seigneur et constatent que le bras de ce dernier est marqué d'une importante entaille de laquelle émane une grande quantité de sang.
Ioannis s'empresse de chercher le médecin de l'armée qui panse à la hâte la blessure de Güdul.
En ce qui concerne Manos, il ordonne à l'armée de retourner à Utopia, déléguant ses responsabilités à son second. Certains hommes souhaitant la permission de piller la capitale de l'alliance, protestèrent avec véhémence.

«Et nos droits alors? Nous n'avons pas fait tout ce chemin pour repartir les mains vides! Libre à vous de vous quereller, d'assassiner et de fomenter quelconques complots, mais nous nous exigeons la juste rétribution due aux risques encourus.»

Manos, qui était un homme sage, refusa catégoriquement, assurant aux soldats réfractaires, une récompense fort satisfaisante s'ils retournaient à Utopia. Le problème étant ainsi résolu, Manos rejoignit Orgoloth qui fit sonner le cor comme convenu avec Güdul.
Les soldats du général Aegis surgirent d'entre la foule et prirent possession d'Oborel qui ne s'attendait pas à un tel retournement de situation. Sa garde rapprochée resta impuissante, preférant la fuite au combat.

«Seigneur Oborel, nous avons ordre de vous conduire au palais de l'alliance où vous serez jugé non pas pour l'assassinat de votre frère Güdul, mais pour le siège qu'heureusement ce dernier a mis en déroute.»

«Comment? Il est toujours vivant? Son décès serait alors un mensonge et ma culpabilité un leurre.. »se parlant à lui même

«C'est lui le coupable! Lui qui m'a tendu ce piège! Il veut mon trône, il veut mon peuple et mon armée! Ma femme et mon lit!»

Oborel est conduit de force dans le palais, vociférant d'innombrables insultes à l'encontre de Güdul.

A l'horrizon se dessinent les étendards d'une grande armée qui se rend droit sur la capitale. Dans le bruit de la cavalerie, le Général Aegis arrive peu après avec une grande expression de dépit sur le visage.

"Comment ça ? Je suis arrivé APRES une bataille ? Ah, on ne peut vraiment plus se fier à des rapports d'espions de nos jours."

Fait-il à son plus fidèle capitaine Scipio Stator d'une voix déçue. Il reprend avec un agacement manifeste

"Et j'avais pourtant ordonné de ne pas traîner... Ah maudits soient ces barbares qui m'ont retenu cinq minutes pour demander leur chemin vers le soit disant sanctuaire des fougères... Et puis je voulais tellement tester mon nouveau modèle ballistique... Et mettre la paté à cet arrogant de Oborel... Mon armée est au moins deux fois plus grosse et forte que la sienne."

Le capitaine fait signe qu'il approuve à la vue des troupes.

"Mais je suis un génie, je me doutais que toutes ses armées ne lui étaient pas fidèles. Tiens, d'ailleurs, où est passé ce cher Lucius Septimus ? Et l'espère de demi géant qui m'a emprunté quelques soldats ? Et ce cher Güdül ? Il faut que je lui dise d'aller honorer notre grand sanctuaire de la guerre, qu'il y mette cette grande victoire sur un traître à nos Nations."

Une lueur inquiétante flotte un instant dans le regard du général.

"Et puis, nous avons un félon à juger... J'espère que la reine nous fera l'honneur de me compter parmi ses juges. Scipio, suivez-moi jusqu'au palais. Je vais laisser nos troupes au devant des murs, on ne sait jamais. Mais je regrette que cette victoire ait été aussi brève, je commence à me demander si je suis toujours au mieux de ma forme."

Aegis se met à rire soudain.

"J'avais oublié, j'ai des soldats à féliciter, je me demande ce que voulait faire ce Orgomachin avec. On voudra peut-être me le dire. Scipio, mon ami, vos signes d'approbation vous vont à ravir, mais j'apprécierai que vous soyez plus loquace à l'avenir. Je solliloque depuis quelques temps, et cela me va mal."

"Je ne voudrai pas vous interrompre, monseigneur, et vous savez très bien que les hommes de Pysis ne sont pas réputés pour leurs savants discours." Répond avec respect le capitaine.

"A la bonne heure, vous m'en voyez ravi. Ah tiens, j'avais oublié ce détail..." S'exclame le général soudainement inquiet. "Notre flotte est en vue, j'espère que Fabius aura la sagesse de comprendre que les hostilités sont terminées. Faites donner le signal d'annulation de l'attaque, maintenant !"

Trois flèches enflammées volent au loin, vers la mer, c'est le signal habituel d'annulation de l'assaut. La vaste flotte ralentit aussitôt son allure pour rejoindre dans le calme les eaux d'huile de la baie. Aegis semble satisfait et se rend au palais en réfléchissant.

"Oborel, ça rime presque avec poubelle... mais c'est une rime bien facile, je vais essayer de trouver mieux d'ici là, je ne voudrai pas que ma propre épopée fasse preuve de facilité. Oborel... traître à l'éternel... humh non... Mangeur de sauterelles ? Non plus... Ah ça y est ! En fait non. Oborel, c'est pas une rime facile. Je demanderai à Lucius, il a toujours de bonnes idées."

Dans ses quartiers, au coeur du Palais, Mirgaya n'avait pas perdu une miette du terrible événement qui venait de se produire.
Du haut de la tour dans laquelle elle séjournait habituellement, elle avait pu observer les mouvements de troupes, la flotte arriver au loin, les civils fuir, effrayés, et les quelques combats qui eurent lieu ça et là dans les rues de sa chère Capitale lui serrèrent le coeur à l'en rendre malade.
Loin de rester inactive, elle dépêchait des émissaires pour ordonner au mieux ses forces. Les médecins étaient déjà sur place, les bras des ouvriers s'affairaient déjà à faire disparaître les gravats et autres signes des violences qui venaient d'avoir lieu. Dans le grand Hall du Palais, on accueillait les citoyens en détresse, on les rassurait, on établissait la liste des vivants, et celle des morts.

"Ce traître d'Oborel..." ne cessait de répéter la Reine, entre deux ordres pour réorganiser sa cité.

"Majestée, le Seigneur Oborel a été appréhendé, on vous le mène à la Salle du Conseil." informa un des nombreux espions qui venaient lui faire leurs rapports aussi souvent que possible dans l'agitation qui régnait.

"La Salle du Conseil !" s'écria-t-elle, en colère.
Elle l'aurait aimé directement au bout d'une corde...
Mais c'était s'emporter. Il ne fallait pas perdre son sang froid à la première crise venue. Il fallait respecter jusqu'au bout les préceptes pour lesquels elle s'était battue, ceux qui régissaient la vie de toute l'Alliance de La Croix du Sud. Elle ne serait pas plus digne qu'Oborel si elle cédait à l'envie de passer outre et de faire sa propre justice. Et ce serait rendre un bien piètre hommage à son défunt ami Gudül...

"Qu'on fasse chercher le Seigneur Ministre Patagonico et Le Général Aegis ! Ils seront juges avec moi de cette affaire. Tous les Seigneurs de La Croix du Sud doivent être informé du prochain jugement du traître Oborel. Les Seigneurs Meumeuse et Drazic-sama peuvent participer s'ils le souhaitent. Enfin, les citoyens sont également conviés à assister à la séance. Que chacun puisse voir le visage du traître lors de sa fin !"

Mirgaya, d'un bon pas, se précipite vers la Salle du Conseil où, elle l'espère, attend déjà ce chien d'Oborel...

"Ah, voilà enfin une excellente nouvelle !" S'écrie le général après avoir reçu le message qui lui revenait.

"Notre reine ne semble pas d'humeur aujourd'hui. Lucius, je ne sais pas comment vous avez pu être dans les rues au moment de l'assaut, ni même comment vous avez su que la reine demandait ma présence, mais c'est une très bonne chose. Oui, j'attendais avec impatience une confrontation avec ce traître de Oborel, je n'aurai pas eu le loisir de lui faire l'honneur de goûter de mon épée... Enfin, j'aurai peut-être une autorisation spéciale d'être son bourreau ? Quoique, ce n'est pas mon genre, je n'aime pas les combats réglés d'avance."

Il se met à rire bruyamment devant l'air songeur de son capitaine des renseignements.

"Et à propos, j'aurais besoin de vos services."

Le capitaine se tient prêt à attendre sa nouvelle mission, tandis que le capitaine Scipio Stator se met également à rire.

"J'aurais besoin d'une rime avec Oborel, voyez-vous, sauterelles c'est bien, mais vous savez qu'on ne peut pas faire raisonnablement cette rime là"

"Et bien, je dirai que Oborel rime fort bien avec ennui conjecturel." Répond le capitaine avec sérieux.

"Conjecturel ? Et bien, vous voilà entreprenant, mais je chercherai à qualifier sa traîtrise." Fait avec une grande joie Aegis.

"Ennemi naturel ?" Reprend le capitaine avec entrain.

"Oh voilà qui est beaucoup mieux ! Essayons voir."

Le général prend une grand inspiration et prononce les quelques vers de son oeuvre avec lenteur.

"De tous les rois lâches, l'un d'eux est Oborel,
Contre la loi, le bien, ennemis naturels,
S'en est allé lutter dans sa folie cruelle.
Défait, il est jugé, que la justice est belle !"

Il va sans dire que cela plaît grandement au chef des armées, aussi, répète-t-il encore ces quelques vers quand il arrive dans la salle du Conseil où la reine l'attend.

le seigneur meumeuse se lève a son tour pour s'exprimer
.
" j'ai ouÏ dire que vous ne m'aimié pas ?" s'exprima t'il au seigneur oborel
" comment peut tu me juger alors que tu ne sais meme pas qui je suis c honteux de voir que des personne responsable réagisse comme des enfant cela m'étonne que votre royaume ne soit pas encors en ruine ou pire pour vous, entre mes main.
laissé revenir les troupes qui me sont fidèle et dispérssé dans des contré lointaines. a cette heurre si il savent déja qu'un complot ma étais fé et ils se mettrons a ma recherche j'ai meme envoyé des homme fort et braves pour allé a leur rencontre pour venir défendre ma cause . j'attend des excuse sinon mon sort dépendra de se que valent mes trouves vous etes d'accors soldat??
" oui seigneur nous jurons de te servir avec honneur et fidélité "
je ne me laisserais pas insulter de la sorte par un malfa mécréant de mes deux et j'en fé le serment un jour ou l'autre sa coutera trés cher ^la vie plutot que le courage abandonna c'est soldat ikarien ^ tel et notre patrimoine .
il fut, il est ,et il restera."

le seigneur meumeuse a peine devenus membre de cette fabuleuse alliance ne tarda pas a montrer a quel point l'ange qui régné en lui pouvais vite se retourner en véritable démons qui ferais meme peur a tous les monstre des contrée envirronantes.
les nerfs en sursaut il quitta la salle et repris la route vers ses appartements.

Devant l'unanimité qui règne face à Oborel, Mirgaya exulte intérieurement. Il en sera bientôt fini de l'assassin de Gudül...

"Seigneur Oborel, quelque chose à dire pour votre défense?"

C'était l'usage. Mais bien évidemment, rien de ce que ce traître d'Oborel pourrait dire ne réussirait à faire changer qui que ce soit d'avis à son sujet. Le Seigneur Patagonico avait raison : il était temps d'en finir une bonne fois pour toute avec lui.

Le Général Aegis se lève et souhaite manifestement prendre la parole avant toute déclaration de Oborel.

"J'aurai une déclaration à faire avant toute chose si vous me le permettez.

Je n'ignore pas que personne ici ne souhaiterait prendre la défense du Seigneur Oborel. J'estime que lui-même trouvera à contester notre verdict. Mais je voudrai lui demander, qu'est-ce qui a pu conduire un roi d'une lignée aussi respectée que la sienne à un tel désastre, pour lui, pour son peuple et pour sa famille ?

Je tiens à ce que le seigneur Oborel ait un procès impartial, quitte à ce qu'il soit long. Je ne jugerai jamais un homme seulement sur ce que nous savons, tant que nous ne saurons pas toute la lumière sur ce qui a conduit ce roi à une telle déchéance. Pour quel nom, pour quelle gloire a-t-il combattu ses propres alliés ?

Je sais qu'un règne de terreur s'est abattu sur son pays, et je n'ignore pas non plus par quelle ruse le seigneur Güdül a dû trahir son propre frère. On pourrait lui reprocher cet acte, si nous n'étions pas convaincus de la justesse de sa cause. Combien parmi nous seraient prêts à franchir cette redoutable limite ?

Je connais l'avis des dieux sur cette question, et je serai bien un homme indigne si je trahissais le secret dans lequel je suis. Sachez cependant mes amis, malgré la colère et l'indignation que je peux éprouver à la vue de cet homme déchu de sa noblesse, je lui pardonne sa folie.

Ma reine, si vous m'avez nommé juge pour cet homme, alors je vous demande de ne pas vous laisser aller vous-même à la vengeance, que vous couvririez sous le nom de justice. Oborel doit mériter un véritable procès, et non une vulgaire condamnation.

La Croix du Sud s'est construite autour d'un idéal de paix et d'union entre nos peuples, nous n'avons pas le droit d'user de la force aveuglément contre nos alliés. En cela Oborel est coupable, c'est à ce titre que je demande pour ma part une exclusion de cette homme de cette assemblée, ainsi que tous ceux qui sont prêts à le suivre, et j'invite son peuple, son pauvre peuple, s'il en a la force, à rester parmi nous. En retour, je m'engage à titre personnel de le défendre contre toute tentative de la part du Seigneur Oborel de reprendre par la force et la haine son pouvoir perdu.

Enfin, il est un homme parmi nous qui se tait, et je voudrai l'entendre nous expliquer ce qu'a été le règne du seigneur Oborel. Il nous l'a déjà exposé, mais sans doute cette victoire rapide lui est due, je veux parler du Seigneur Güdül. Je vous prie de bien vouloir vous avancer, sortez de l'ombre et venez parler au nom de votre peuple."

Après ce long discours, Aegis se rasseoit avec une certaine satisfaction et plonge son regard dans celui de Oborel. Son discours a-t-il eu l'effet auquel il s'attendait ?

Oborel se lève de son siège pour prendre la parole, apparement agacé de ne l'avoir eu jusque là.

"Mais que me reproche t-on à la fin? Ma reine, mon général, mes alliés, ne vous laissez pas manipuler par l'avide personnage qui veut mon trône.
J'ai reçu, il y'a de cela deux jours, une lettre portant le sceau de l'alliance, me suppliant de libérer la capitale d'une horde de barbares sanguinaires.
J'ai donc aussitôt préparé mon armée et suis venu aussi vite que j'ai pu.
Une fois sur place, des soldats ont attaqués mes hommes, j'ai donc donné ordre de prendre les remparts, pensant qu'il s'agissait alors de barbares. Lorsque mon général s'est rendu compte de la méprise, il était déjà trop tard, puis des hommes se sont jetés sur moi et m'ont accusés de tous les crimes possible.

Ma reine, mon général, je pensais être accueilli en sauveur de l'alliance et je n'ai récolté que la haine de ses membres.
Ne reconnaissez vous donc pas votre fidèle serviteur? Votre allié dévoué et votre ami? Regardant tour à tour Mirgaya et Aegis.

Outre ceci, je n'ai absolument rien à voir avec la prétendue mort de mon frère. Quel frère serait-je si je l'avais tué? Et surtout, comment justifier l'existence de cette lettre si ce n'est par l'existence de ce fourbe qu'est Güdul!
Croyez moi, je suis innocent, et me condamner à une quelconque peine serait faire preuve de la plus parfaite injustice.

Eh quoi? Eh quoi? Retrouvez plutôt l'auteur de cette machination démoniaque au lieu de faire du pauvre homme que je suis, le coupable de tous les maux de l'Ikariam."

Oborel se rassied, l'air dépité. Il a visiblement perdu de sa superbe, le teint blafard, les membres tremblants et la voix vacillante, il tente une dernière fois de prouver son innocence, mais l'auditoire semble l'avoir déjà condamné..

Le capitaine Lucius Septimus entre discrètement dans la salle et chuchote quelques mots à l'oreille de son général. Ce dernier fait alors une grimace et semble très contrarié.

"Je viens à l'instant d'apprendre que le Seigneur Güdül est tombé au combat, mais il n'a pour autant pas succombé à la morsure du fer."

Le général dit alors tout bas à son capitaine : "Je savais bien que j'aurais dû assiéger une capitale plutôt que de laisser faire un pareil plan."

"Je ne donnerai pas de réponse au seigneur Oborel, si ce n'est : comment justifiez-vous la panique dans laquelle est tombée l'un de vos messager suite à l'une de mes réponses ? N'aviez-vous pas fait dire ? Je cite :

Membres du conseil d'admission,
au nom de mon Seigneur Oborel, je m'oppose à l'adhésion de ce Meumeuse.
La raison invoquée est que mon maître n'aime ni la bonté, ni la générosité, donc il n'aime pas Meumeuse.

Cela est le premier point. Pouvez-vous me donner la lettre qui vous serait parvenue au nom de l'alliance ? Je vous rappellerai qu'en tant que chef des armées, je suis bien le seul à pouvoir ordonner une telle mobilisation de forces. N'avez-vous donc reconnu sur les soldats que vous avez attaqué le tabard des paradis de notre bien aimée Reine ?

En ce qui concerne le seigneur Güdül, j'ignore de quoi vous voulez parler. Je ne vous juge que sur cette attaque, pour le moment. Je tiens bien entendu compte de cet affront que j'ai exposé plus haut."

Le Général Aegis esquisse un sourire avant de répondre.

"Seigneur Patagonico, et vous aussi Seigneur Oborel, je l'ai dit, les actions qu'a comises cet homme là sont intolérables. Je ne saurai être moi-même de ce niveau d'humanité. Je suis là pour défendre ce qu'il y a de beau et de vrai dans ce monde. Je me souviens de la présentation qu'avait fait Güdül devant nos peuples unis, oui.

Je suis un homme d'action. Je connais aussi mes emportements. Avant tout, je suis ici pour être impartial. Je tiens à connaître les faits. J'ignore tout ce qui a pu se tramer dans l'ombre. Je n'ai des espions que contre mes ennemis, pour le reste, j'ai des services de renseignement. Avons-nous vraiment une preuve que toutes les actions décriées par les opposants du seigneur Oborel soient réelle ? Son peuple est-il là pour témoigner ?

Non, tout ce dont nous disposons c'est de Oborel et d'accusations. Je l'invite donc à nous prouver qu'il est innocent, mais bien entendu, s'il est coupable, je veillerai moi-même à ce que la sentance quelqu'elle soit soit appliquée. Ce procès doit faire toute la lumière sur cet homme et son règne !

Je refuse de condamner quique ce soit sans davantage de raisons. Je l'avouerai donc le premier, j'avais débuté une campagne de renseignements sur le royaume du seigneur Oborel. Cette bataille précipitée a mis un terme à mon entreprise pacifique. Je n'ai pas pu obtenir de renseignements satisfaisants. Y a-t-il parmi nous, hommes et femmes, seigneurs ou citoyens, quelqu'un qui a un mot à dire ? Pouvons-nous considérer Oborel définitivement coupable sans l'ombre d'un doute ?

Les dieux, mes amis, ne pourraient tolérer que nous nous trompions. Juger de la vie d'un homme demande de nous toute notre bienveillance, qui que soit cette personne. Si notre reine avait voulu le condamner avec la certitude qu'il ait été coupable, aurait-elle convoqué un tribunal seulement pour signer un verdict ?

Je suis général, et je connais bien la guerre. Le sang d'innocents mêlé à celui des coupable ne me laisse jamais indifférent. Chaque homme que je perds au combat est une part de moi-même qui meurt. J'aime mes hommes, sans doute est-ce la raison de leur fidélité envers moi. Je ne pourrai accepter de voir l'un d'entre à la place du coupable sans m'avouer que c'est un échec personnel. La déchéance du seigneur Oborel est une grande douleur pour moi, je le considère comme mon égal. Oui, mon emportement montrait ma colère, mais il masquait aussi ma tristesse. Voyez-vous, prendre d'assaut quelques pillards est une chose, l'offense n'est plus à prouver, et comme ils refusent bien souvent de coopérer, je n'ai d'autre issue que les armes, mais Oborel, le seigneur Oborel, je me mentirais si j'affirmais que je n'ai pas quelque espoir qu'il y ait méprise.

Je le redis donc ici, je ne peux juger Oborel que sur ce que je sais. Ce que j'ignore je n'ai aucun droit dessus."

Aegis se rasseoit, il reste songeur un moment. Puis glisse à l'oreille de Lucius Septimus : "Assurez-vous de retrouver notre messager, je veux qu'il parle maintenant. Il nous a juré fidélité."

[De manière HRP maintenant, le général Aegis ne peut répondre que sur ce qu'il sait en tant que personnage, il ignore tout des complots de Oborel, et des tactiques de Güdül. Je n'ai pas le droit de porter regard sur ce qu'il ignore, je peux tout au plus lui faire douter qu'il y a une partie de la vérité qu'il ignore. Ca enlève un peu de saveur au discours que Aegis vient de faire, mais je pense qu'il était nécessaire de rappeler que Aegis ignore une grande partie du conflit entre Oborel et Güdül, il ignore de la même façon les tentatives de Mirgaya pour résoudre pacifiquement le conflit, et encore plus les menaces de Oborel.]

La Reine n'a pas perdu une miette des différents discours qui se sont succédés.
La défense d'Oborel et la mine contrite qu'il semble afficher le plus sincèrement du monde la trouble quelque peu.
Et les dires du Général Aegis la perturbent un peu. Que s'est-il passé au juste entre Gudül et Oborel ? Le saura-t-elle jamais avec certitude ?

"Si seulement le Seigneur Gudül était là..."
soupire-t-elle pour elle-même.

La confrontation entre les deux frères aurait sûrement fait jaillir la vérité vraie sans plus de détour que ces sempiternels renvois d'accusation.

Mirgaya se leva, intimant le silence.

"Si plus personne n'a rien à dire, et dans la mesure où il semble difficile de décider véritablement la sentence à appliquer, et la personne même à qui l'appliquer, il reste la possibilité d'établir un vote pour enfin prendre une décision.
Si cette proposition vous sied, je ferais dépêcher les hommes de loi afin de mettre en place l'appareil judiciaire adéquat à notre situation."

Mirgaya se rassoit, le coeur battant contre ses tempes. Cette affaire est si sérieuse, elle se sent à la fois si impliquée, et si loin de tout cela...
Que devrait-elle vraiment faire? La solution du vote n'est-elle pas une marque de faiblesse de sa part ? Devrait-elle trancher en personne ?

"Si seulement le Seigneur Gudül était là..."
soupire-t-elle à nouveau.

"Ma reine" Reprend le général Aegis après un long silence "Le seigneur Güdül est inconscient à l'heure qu'il est. Nous pouvons attendre son retour, ou nous baser sur ce que chacun de nous sait."

Lucius Septimus, du fond de la salle, fait signe à son chef qu'il a réussi à retrouver son témoin.

"A défaut de faire parler le seigneur Güdül, peut-être pouvons-nous consentir à écouter son peuple ? Si tous ici me le permettez, je crois que c'est ce que j'entreprendrai de faire. Si vous me refusez ce droit, je me plierai à ce vote. Quelqu'en soit l'issue, je réclame cependant un droit au seigneur Oborel, celui de nous prouver sa valeur, et l'estime que lui portent les dieux. Je ne pourrai accepter une éxécution, même justifiée, d'un de mes pairs. On réserve cela aux criminels, mais un roi qui dit avoir désiré livrer bataille pour sauver notre capitale mérite un honneur militaire. "

Aegis semble réfléchir un instant, mais il est manifeste qu'il est sûr de lui.

"Il se dit que la force du seigneur Oborel est grande. Ce serait un honneur pour moi que de me confronter à lui en combat singulier, à armes égales, sous le regard des dieux, si nous décidions de sa culpabilité. S'il est un homme de bien, alors il gagnera, et je reconnaîtrai ma défaite. S'il est coupable, alors il perdra, et je mettrai fin à sa vie dans l'honneur. Ne me donnez pas l'argument de risquer ma vie, je la risque à chaque bataille que je mène. "

Le général se rassied et attend la réaction de l'assemblée.

Oborel qui jusque là écoutait sans sourciller les discours de ses délateurs, prend la parole, visiblement énervé. En effet, ses tempes s'agitent et sa veine frontale se réveille.

"Ce procès est une véritable mascarade! Seriez vous sous l'emprise de poulets démoniaques?
Regardez vous un peu, vos propos et surtout votre désir immodéré de voir ma tête trôner dans votre assiette, est indigne de dirigeants tels que vous.
En premier lieu suis-je invité à comparaitre pour l'assassina de mon frère, puis ressuscité me voici jugé pour mon vote quant à l'adhésion de Meumeuse et la manière dont je dirige mon peuple.
Et après, serais-je surement jugé pour ma coiffe, mon odeur ou mon génie..."

"Sachez, misérables bougres, que je suis libre d'accepter ou de refuser l'adhésion de quelqu'un pour la raison qu'il me plait. Si je ne veux pas de Meumeuse, je ne vois pas en quoi cela est motif de procès, sinon ne votons pas ou passez vous de ma voix.
Et pour ce qui est du devoir de tous monarques envers son peuple, cela ne vous regarde pas plus: que je les batte, les laisse mourir de faim ou en fasse des brochettes pour mes chiens, cela reste Mon Royaume et toute ingérence de votre part est pour le moins injustifiée.
Est-ce que je viens regarder dans vos petites affaires?"

"Alors avant de décider d'une sentence aussi farfelue que vos reproches, cherchez d'abord à discerner l'âme innocente que voici de l'âme perfide qui se délecte sans retenue de ma situation."

Le général Aegis se met à rire.

"Et bien, Seigneur Oborel, je suis heureux que vous ayez de vous-même retrouvé l'usage de votre langue. Vous reconnaissez donc avoir mal traité votre peuple ?

Je vous prie de cesser de croire en notre malveillance, plusieurs éléments nous permettent légitimement de vous accuser de trahison. J'attends toujours cette lettre à mon sceau qui vous indique une attaque de la capitale. Je vous le rappelle, c'est là le motif initial de ce procès. Ensuite, mon cher ami, je suis bien triste d'apprendre que votre peuple souffre de votre tyrannie. Vous savez très bien que je me considère comme un libérateur des faibles et des opprimés. Je passe ma vie entière à la poursuite de la justice. Croyez-vous un instant que je vous aurai reconnu comme mon égal si j'avais appris cette odieuse manière de régner. Non, vous vous seriez retrouvé dès la première heure du jour avec une armée sous vos murs.

Oborel, ce qui vous doit encore la vie sauve en ce jour, c'est votre frère. Expliquez-nous pourquoi il est tombé au combat en ayant affronté votre plus fidèle capitaine ? Vous ne le saviez peut-être pas, mais j'ai des services de renseignement plutôt performants. Oui, mes amis, il faut que vous sachiez que cette bataille était attendue. Quelle meilleure preuve que de voir en ce moment même toutes mes armées en dehors de notre bien aimée capitale ? Je ne me hasarderai pas plus longtemps, vous avez vous-même ordonné cet assaut, Oborel. Güdül se doutait que vous ne pouviez que finir par en arriver là. Non, il ne vous aura pas tendu un piège, vous vous l'êtes vous-même tendu. A quel motif ? Laissez moi réfléchir... Mettre fin à un idéal de paix et de justice qui vous donne des envies de vomir ? Le simple plaisir d'un joug tyranique ? Et j'oubliais bien sûr, mettre un terme à tous les espoirs de votre peuple. J'avais décidé de faire entendre ici quelques témoins. Je crois que votre récente déclaration ne le demande même plus.

Seigneur Patagonico, il est pour moi question de justice. J'estime de mon devoir que le seigneur Oborel puisse défendre son honneur. Le seigneur Oborel n'est pas sans ignorer combien il est lâche de s'attaquer à une personne incapable de se défendre, n'est-ce pas ? J'apprécie que vous fassiez grand cas de mon intégrité physique, mais, dans ce cas, vous devriez songer à m'interdire de sortir de mon palais." Le général se met de nouveau à rire. "Je plaisante, bien entendu, ne prennez pas cet air là.

Oborel, vous pensiez vraiment pouvoir l'emporter contre nous ? Vous pensiez vraiment pouvoir venir prendre d'assaut notre plus chère capitale ? Et mieux encore, avez-vous oublié qui je suis ? Je connais très bien vos effectifs militaires, vous n'aviez pas l'ombre d'une chance. Vous avez joué, et vous avez perdu. Tâchez de vous montrer un minimum digne de l'honneur que je vous accorde, une dernière chance de nous prouver que vous n'êtes pas un lâche."

La stature imposante du général Aegis semble alors annoncer une tempête. Son regard d'ordinaire joyeux et presque insouciant exprime une grande colère. Il se rasseoit droit dans son siège et attend la décision de la reine.

Oborel semble atterré par ce qu'il entend, néanmoins il ne compte pas laisser sa personne être ainsi calomniée.

"Avant de mettre en évidence, l'entêtement et la bêtise qui habitent vos esprits, laissez moi vous rappeler que la constitution de votre chère alliance ne s'est pas faite toute seule et que moi, Oborel, ai grandement contribué à son établissement. Établissement qui a fait de vous, Aegis, un général et de vous Patamachin, un ministre fort piteux... Mais de cela, je ne suis pas responsable."

"Bien venons en maintenant à ce qui a réellement un intérêt.
Monsieur Aegis, homme courageux mais simple d'esprit, souhaiterait voir ladite lettre? Eh bien, elle repose sur mon bureau à Utopia. Allez dont la chercher et vous verrez que je dis vrai."

"Quant à Güdul, il est normal qu'il m'attendait puisque mon arrivée faisait partit de sa stratégie, tout comme il est normal qu'il soit tombé au combat puisqu'il est chétif et incapable de tenir ne serait-ce qu'une fourchette sans se blesser. laissant s'esquisser un léger sourire
Et encore une fois, je pensais la capitale aux mains de barbares.
D'ailleurs en pareille situation, si je n'avais pas agit, l'on m'aurait jugé pour n'avoir point porté secours à mes alliés..."

"Le dernier point et pas des moindres concerne mon peuple. Je n'ai fait aucun aveux relatifs à une hypothétique cruauté de ma part. Non, je n'ai fait que mettre au jour la futilité des motifs qui me sont reprochés, ainsi auriez vous mieux fait de comprendre en mes paroles « Et quand bien même? » au lieu de n'entendre que « mea culpa ».
Parlez moi donc de piège que je me serais tendu à moi même, moi je ne vois que complot et aveuglement de votre part."

Une discussion importante s'achève entre le général et Lucius Septimus. Le souverain n'a bien entendu perdu une miette des dernières déclarations de Oborel. Aegis se relève et d'une voix manifestement amusée, il reprend.

"Allons donc, mon cher Oborel, penseriez-vous qu'un simple d'esprit tel que moi, aurait un instant pris pour une missive étrangère comme un ordre, ou une requête, appelez cela comme vous le voulez, de la part de l'état major ? Soit, vous avez pris du faux pour du vrai, ce qui signifie qu'il y a un traître parmi nous, soit vous mentez, et vous essayez de nous prendre pour des imbéciles. Dois-je vous rappeler que la seule convocation que vous avez pu recevoir était une convocation de notre reine, non pas pour être défendue, mais pour être jugé ?

Vous parliez d'attaquer des barbares. C'est touchant de naïveté, encore une fois, n'êtes vous pas apte à reconnaître les armées de nos nations ?

Vous maniez fort bien le sarcasme, mais dois-je vous rappeler les circonstances de la dernière blessure de votre frère ? Je sais bien que penser que la capitale prise par des barbares peut expliquer une pareille intrusion, mais votre capitaine devait avoir la vue basse, sans doute cela fait-il un trait commun avec votre royale personne, et la verve un peu trop mal placée, ce qui vous va par contre fort bien. Dois-je vous faire l'affront de moi-même le citer ?

Mais vous semblez y tenir. Vous ne me laissez pas vraiment le choix. J'ai eu dernièrement une altercation plutôt vive avec l'un de vos émissaires, cela ne vous surprendra pas. Expliquez-moi pourquoi celui-ci était-il à ce point terrorisé à l'idée de s'en retourner vous livrer ma réponse à vos propos ? Jurez moi sur votre honneur de souverain que vous n'avez jamais fait dire, je cite :

Membres du conseil d'admission,
au nom de mon Seigneur Oborel, je m'oppose à l'adhésion de ce Meumeuse.
La raison invoquée est que mon maître n'aime ni la bonté, ni la générosité, donc il n'aime pas Meumeuse.

Voulez-vous me contraindre à faire parler le peuple d'Utopia ? Voulez-vous me pousser jusqu'à vous humilier en faisant étalage des rapports que j'ai reçus à votre sujet ? Vous pouvez sans doute également nous parler ce qu'il est advenu de la plupart de vos amis et de votre famille ? Pouvez-vous sans doute nous expliquer également pourquoi de nombreux entrepôts alimentaires des environs de Utopia sont en ruine, quand ils n'en reste pas des débris calcinés ? Contentez-vous de la vérité, pour une fois, et je consentirai à ne pas davantage vous traiter comme un vulgaire poulet démoniaque.

Avant que je n'oublie, le temps ne joue pas en votre faveur, Oborel. Notre reine est sans doute fermement décidée à vous voir périr, vous avez fait couler le sang de son peuple, notre ministre de l'intérieur, fort préoccupé, n'a que la hâte de vous voir mort. Je suis encore le seul qui peut sauver cette tête qui est la vôtre. N'auriez-vous pas intérêt à coopérer avec moi ? Je doute que l'orgueil vous pousse à choisir la mort par sacrifice."

"Afin de libérer la capitale, j'ai ordonné à mon fidèle général Murgen de livrer bataille contre les barbares, de prendre les remparts de la ville et de sécuriser le port. Moi je n'ai débarqué qu'une fois ce lieu pacifié. Ainsi, s'il vous faut un coupable, condamnez Murgen qui vraisemblablement n'a pas su discerner l'uniforme de l'alliance des peaux de mouton des barbares.
De la blessure de Güdul, je ne peux rien dire puisque je n'en suis ni l'auteur ni le commanditaire."

"Je peine à comprendre pourquoi vous insister tant en ce qui concerne Meumeuse. Comme je l'ai dit précédemment, je suis en droit de ne pas vouloir de Meumeuse dans cette alliance, et je l'ai fait savoir par l'intermédiaire d'un quelconque larbin. S'il a pris peur, je suppose que c'est par culpabilité, car il n'a pas su défendre son Seigneur et a, par conséquent manqué à son devoir. Mais peut-être avez vous raison, je devrais le féliciter et lui offrir mon trône pour son incompétence!"

"Je constate que vous ne savez trop quoi me reprocher et que votre seul dessein est de donner à mon frère que ce que notre père n'a jamais voulu lui offrir.
Vous m'accusez de meurtre mais Güdul est toujours vivant.
Vous invoquez le siège de la capitale et pourtant je vous ai indiqué l'emplacement de la lettre justifiant mon geste.
Vous finissez par faire intervenir mon vote envers Meumeuse bien que cela ne soit pas répréhensible."

Oborel parait sincère, mais il est surtout las de devoir se justifier de tout et n'importe quoi. Il regarde autour de lui, les visages de ses anciens alliés puis soupire longuement.

Le général se relève aussitôt cette déclaration achevée, manifestement furieux.

"Assez !

Oborel, vous invoquez maintenant l'incompétence de votre capitaine. C'est vous qui êtes le chef des armées, c'est vous seul qui pouvez ordonner un assaut, c'était à vous seul de bien déterminer qui était l'ennemi. Vous pensiez nous berner. Je vous ai laissé une chance de vous-même avouer votre traitrise.

Vous n'avez même pas eu la lucidité de faire preuve de bon sens. Croyez-vous vraiment que je me serai laisser aller à des accusations douteuses au nom de prétextes ?

Bien, puisqu'il en est ainsi."

Aegis laisse alors apparaître une expression de mépris pour la première fois devant tous. Oborel a sans doute mis hors de toute raison le général.

"Seigneurs et amis de la Croix du Sud,

Moi, général Aegis, commandent suprême de nos forces armées, j'ai une déclaration à faire devant vous tous. J'ai toujours répondu de la fiabilité de mes hommes. Le seigneur Oborel ici présent a laissé comme instructions le pillage et le meurtre à la discrétion de ses soldats. Oui, il n'était pas question de libérer cette ville, mais bien de la livrer au meurtre.

Mon capitaine des services de renseignement a mené une enquête parmi les soldats de l'armée de Oborel encore présents sur notre sol, ma flotte a veillé à ce que les navires ne quittent pas cette baie. J'avais besoin de temps pour réunir ces preuves. J'espérais avant tout que Oborel se décide à nous faire ses aveux. Son silence n'a que davantage acru ma colère.

J'ajoute par ailleurs, ce sont mes hommes qui ont arrêté Oborel, d'après le plan convenu avec Güdul, je n'en réponds de rien. Il m'a juste demandé des hommes pour l'aider à mettre un terme à cette folie, je l'ai autorisé à emprunter ces homme par l'intermédiaire d'un certain Orgo... loth " fait-il après que Lucius Septimus lui ait soufflé ce nom qu'il n'arrive jamais à retenir.

"Vous avez ordonné le pillage, et pire encore, marché sur le palais pour y renverser notre reine. J'ignorais que Güdul était supposé être mort, contrairement à la plupart d'entre vous. Vous n'êtes qu'un méprisable traître, Oborel, un tyran arrogant et pire que tout, vous avez fait preuve d'un manque de lucidité total.

Certains de vos soldats, des imbéciles sans doute, regrettent de n'avoir pu piller comme convenu ces terres. Votre général Murgen, le plus fidèle d'entre tous, a reçu directement de vous l'ordre de faire ou non des prisonniers, l'un des soldats de votre garde rapprochée a eu la mauvaise idée d'attérir entre les mains de mon armée. Il paraît également que vous avez beaucoup ri à l'idée de vous rendre à ce fameux procès dans vos conditions.

Je suppose que ça aussi vous souhaitez le nier. Moi, je ne joue plus." Aegis se rasseoit. Il est manifestement toujours furieux. Il se relève.

"Vous méritez vraiment de faire plus ample connaissance avec mon épée."

S'étant justifié du mieux qu'il pu, ayant apporté les preuves de son innocence, de sa méconnaissance, Oborel se décourage, le regard vide et les épaules voutés.

d'un ton monotone.

"Je n'ai jamais ordonné à mes hommes de piller la capitale, seulement de prendre les remparts et de sécuriser le port. Et je m'y suis rendu afin de libérer cette dernière, pensant que Mirgaya aurait été plus indulgente suite à mon courage.
Je ne puis que répéter une fois de plus qu'il s'agissait pour moi de barbares, qu'une lettre l'atteste, que Murgen qui était alors sur la plage, a agit en son âme et conscience, que je suis en droit de détester Meumeuse, et surtout que le vrai coupable est celui qui feint la maladie.
Puis allez au diable, vous ne voulez ni entendre mes arguments ni connaître la vérité.
Je ne vous comprends plus... je ne vous comprends plus..."

se rassied, les bras ballants

Ce n'est pas le général qui prend la parole cette fois, mais bien le capitaine Lucius Septimus. Il fait preuve de beaucoup de prudence, et de respect pour Oborel.

"Mon maître est un homme de parole, seigneur Oborel. Accordez moi le droit de me rendre dans votre palais pour y trouver cette fameuse lettre et de vous la ramener ici même dans les plus brefs délais. Utopia est à peine à quelques heures d'ici, et la flotte de mon maître peut m'y conduire rapidement. Je ne suis que son messager de l'ombre, sa main et sa bouche quand il me l'ordonne.

M'accorderez-vous votre confiance ? Me laisserez-vous trouver ce qui peut encore prouver votre innocence ?"

Avec une apathie sans pareille.

"Faites, faites.."

Oborel rédige une autorisation signée qu'il remet au capitaine