Retrouvailles de deux âmes soeurs

Une fois revenu dans la capitale de son royaume, le Seigneur des hommes et des elfes fis faire un colis à l'attention de la Reine des Paradis. Celui-ci contenait la tenue qui avait été confectionnée sur mesure pour qu'il puisse se rendre dans la cité céleste avec celle qui était à présent son épouse.

Mais voilà, suite à ce qu'il avait entendu dans le palais royale de la capitale de l'alliance, il était hors de question qu'il garda ce présent beaucoup trop précieux pour un simple seigneur.

Il le renvoyait donc à celle qui le lui avait fait porter quelques mois plus tôt. Qui plus est un message était joins avec le précieux colis.

"Très chère et noble gente dame".
Il m'est impossible puisque je ne suis à vos yeux qu'un simple seigneur et que visiblement je ne serais jamais rien d'autre pour vous, de garder le présent que je fais retourner par un coursier. J'espère que celui-ci vous arrivera en main propre.

De plus j'ignore encore s'il sera arrivé dans votre palais royal avant que votre maléfique sœur jumelle ne soit elle arrivée en ma capitale.

En effet, je l'ai convoqué afin que nous réglions elle et moi nos affaires en suspend. J'entends par là que je compte mettre un terme définitif à cette malédiction qu'elle a jetée sur moi et cela pour de bon. Il est donc fort possible voire même probable que je ne sois plus de ce monde lorsque ce message vous parviendra tout comme j'ignore si mes cités me survivront où non.

Adieu donc Madame. Encore toutes mes excuses pour avoir osé d'une part posé le regard et d'autre part les mains sur vous.

Elessar, Seigneur des hommes et des elfes.

Mirgaya était partie tôt le matin pour s'occuper des affaires de l'Alliance.
Quelle ne fut pas sa surprise, sa déception et son désespoir quand elle vit ce qui l'attendait à ses appartements, le soir, en rentrant.
Les cadeaux qu'elle avait offert jadis à son bien-aimé Elessar, sa tenue d'apparat pour le mariage dans les cités célestes, et même le dispositif de transmutation permettant à un corps matériel de séjourner un temps considérable dans ces mêmes cités... Il lui avait tout rendu, et avait joint un message qu'elle ne cessait de relire...

Ainsi donc, il ne comprenait pas.
Leurs discussions passées, du temps où elle n'était encore qu'un pur esprit, n'avaient conduit à rien.
On parlait encore une fois de privilège et de sentiment là où il n'était question que de principes hiérarchiques communément acceptés et d'objectifs supérieurs de paix et d'hégémonie harmonique.
Et on mettait de la politique et du pouvoir au coeur même des sentiments...

Mirgaya n'avait jamais compris ce mélange que les humains opéraient.
La garantie de la paix était dans le détachement le plus absolu. Dans l'abnégation.
Le privilège existait. C'était ce fameux Choix.
Mais pour la paix, encore une fois, il lui faudrait choisir les autres, et rien que les autres.
Plus de place aux sentiments, elle s'était perdue en chemin et avait failli perdre de vue sa fonction première.

Telle une machine, Mirgaya pensait à toute vitesse. Elle revoyait sa vie depuis le début. Sa vie quand elle était encore Viranie.
Elle voyait la Vie.
Elle devait privilégier la Vie, sa vie n'était rien.
Sa vie n'était rien.
Sa vie n'était rien.

Mirgaya perdit connaissance et s'effondra sur le sol.
Quand elle reprit conscience, son esprit contempla son corps inerte. Elle le poussa du pied. Pourquoi s'était-elle incarnée?
Elle avait toujours été encombrée par ce corps, et son esprit était d'une efficacité redoutable quand il n'était pas prisonnier de la matière.
Quelque chose dans ses yeux s'était éteint à tout jamais, et quelque chose d'autre était revenu.
Une dureté, une fermeté, dont elle n'aurait jamais dû se départir.
L'Alliance de La Croix du Sud, c'était tout ce qui importait.
Il fallait ramener la paix dans le monde. Sinon son exitence n'aurait aucun sens.

Ma chère épouse.
On me rapporte à l'instant qu'une fois n'est pas coutume vous avez encore choisi l'alliance. J'aurai aimé un peu de soutien et de réconfort de votre part hors je n'ai trouvé dans vos mots que du dédain et du mépris.
Par contre pour ce qui est de votre précieux Ministre de l'Intérieur vous n'avez eu que de la douceur dans vos propos. Moi qui avait traversé la moitié du monde connu pour vous retrouver et vous demander en mariage, imaginé ma surprise quand je l'ai appris.
Maintenant deux choix possible s'offrent à moi : le premier est de défier votre maudite sœur jumelle et de la bannir, bien que seul je doute de pouvoir jamais y parvenir. Le deuxième est de rejoindre son armée du chaos.
Il ne tiens qu'à vous si vous avez encore un peu d'amour pour moi qu'un troisième se présente à moi.

Avec tout mon amour (et les dieux me sont témoins que jamais je n'ai aimé quelqu'un autant que vous).
Elessar seigneur des hommes et des elfes.

"Dédain et mépris sont les seuls mots que vous méritez de moi.
Votre "amour" a toute épreuve n'a pas même été capable de comprendre à quel point telle décision avait été difficile pour moi, aussi bien en tant que votre femme qu'en tant que Chef de File de cette Alliance.
Oser me menacer, me faire du chantage...
Ah! qu'il est beau cet amour dont vous vous targuiez à mon égard !
Vous n'avez qu'à mettre vos menaces à exécution : allez rejoindre Viranie, allez mourir ailleurs, faites ce que vous voulez, mais que je ne vous voie plus."

Tel était le message qui avait été porté dans sa cité au Seigneur des hommes et des elfes.
Quand le messager revint confirmer à Mirgaya que le pli avait bien été livré, elle s'effondra sur son lit sans pour autant pleurer.

Très bien. C'est vous qui l'aurez voulu. Je vais donc me joindre aux troupes de Viranie et ainsi semer la mort et le chaos parmi vos cités et vos proches.
Comment ai-je pu être assez stupide pour croire qu'une créature comme vous ait pu être amoureuse de moi et inversement. Vous me paierez cela au centuple sachez le.
J'exposerais personnellement les restes des membres de votre précieuse cours royale dans la cour d'honneur de votre palais auquel vous tenez tant.
Elessar Seigneur des hommes et des elfes et Maître du Chaos.

Elessar venait d'apprendre ainsi que Viranie que le colis particulier avait été livré au Général de l'alliance de la croix du sud et de l'effet que cela avait produit non seulement sur lui et son épouse, mais également sur Mirgaya.
Quand Viranie appris la nouvelle, on put entendre à travers tout le campement le rire sinistre de celle-ci se répandre dans tout celui-ci.
Le Seigneur des hommes eu le cœur serré à l'idée de ce que celle qu'il aimait par dessus tout avait pu ressentir et voir surtout car cela était encore pire que le reste.
Avait-elle vu le message et avait-elle surtout reconnu son écriture à lui. Elle connaissais bien entendu le plan original, mais l'entorse qui allait y être faite serait non seulement d'une gravité particulière en plus d'être cruelle et douloureuse pour ceux qui en souffrirait.
Et de souffrance il allait être question précisément. Pas de celle qui est physique est que l'on peut donc maîtriser si l'on est suffisamment bien entraîné ou préparé. Non une bien pire encore que la mort elle même pour beaucoup de monde.
Celle-ci allait toucher directement le cœur du Général et de son épouse. Car il s'agissait de l'enlèvement de leur enfants et plus spécialement de leur fils ainé.

Mirgaya avait clairement reconnu l'écriture d'Elessar.
Avec ça, personne ne pouvait plus douter de sa trahison.

Elle attendait toujours un message de sa part, peut-être était-il au courant de ce qu'il allait se passer ensuite?
Mais à part le mot sur la tête de l'espion décapité, Elessar ne donnait pas de nouvelle du plan de Viranie.
Etait-il toujours en vie?

Elessar était toujours en vie et très bientôt Mirgaya ainsi que le Général Aegis en aurais la triste preuve. En effet c'était à lui et à lui seul que Viranie avait confié l'enlèvement du fils ainé de celui-ci.
En effet, en tant que conjoint de la Reine de la capitale ; il était connu et personne ne viendrait à penser qu'il soit capable de commettre pareil acte.
La seule question que le Seigneur des hommes et des elfes se posait était la suivante : Aurais-je le temps de laisser un message ou un indice qui lui permettra de savoir que je vais bien et que tout se déroule comme prévu pour le moment?

Mirgaya n'en croyait pas ses yeux.

Elle avait entre ses mains la preuve que Elessar était bien vivant.
Mais elle tenait aussi la preuve qu'il avait commis des actes irréparables...

Le message tracé en lettres de sang était bien d'Elessar. Avait-il tué et décapité l'espion de la boîte envoyée au Général Aegis?

Et pour ce qui était de ce terrible enlèvement....
Elessar prendrait soin du fils du Général tant qu'il le pourrait, c'était certain.
Mais tous ces soldats et leur équipage morts au combat, sur la petite barque chargée du transport du jeune fils Aegis...
Etait-ce bien Elessar qui les avait tué?
Il était à prévoir qu'il dut se résoudre à quelque acte barbare afin de convaincre Viranie de sa loyauté, mais de là à tuer de ses mains autant de gens, et des gens qu'il connaissait, de surcroit...
Mirgaya arriverait-elle un jour à pardonner Elessar ?
A se pardonner elle-même ?

Elle froissa le message qu'elle avait conservé et ferma ses paupières fines sur un filet de larmes claires.

En fait, le Seigneur des hommes et des elfes n'avait tué personne. Viranie ne lui faisant pas confiance, elle lui faisait seulement jouer le rôle de transporteur de troupes et l'obligeait à regarder tout ce qui se passait sans pouvoir détourner la tête, car Viranie l'avait envouté avec un sort de façon à ce qu'il obéisse comme un esclave.
Est cela amusait beaucoup cette dernière. Il n'y avait aucun doute possible. En pensant pouvoir passer pour un des serviteurs et hommes de main de la sœur jumelle de Mirgaya aux yeux des membres de l'alliance, cela avait probablement très bien marché. Mais pour le reste, rien n'était moins sur.
Maintenant, il devrait attendre d'être dans la capitale pour pouvoir espérer tenter quelque chose.
Tenter quelque chose, oui. Mais quoi, et quand? C'était à présent la seule chose qui le préoccupait réellement. Même si pour cela il devait y laisser la vie peu lui importait du moment du son épouse adorée elle restait en vie.

Depuis plusieurs jours Elessar qui cherchait une occasion d'être seul pour pouvoir donner de ses nouvelles à son épouse bien-aimée réussi enfin à en avoir une. Du moins le pansait-il. Aussi en profita-t-il pour rédiger un message à l'attention de celle-ci. En voici le contenu.

"Mon très cher et tendre amour".

Pour la première fois depuis longtemps, j'ai enfin réussi à m'isoler pour pouvoir t'écrire ce message. Comme tu l'as appris par la bouche des survivants de l'abordage dont a été l'objet le navire de notre cher Général Aegis lors de l'enlèvement de son fils, j'étais bel et bien présent.
Toutefois, je n'étais là qu'en spectateur prisonnier de son propre corps et dans la totale incapacité de faire le moindre mouvement. En effet, notre idée de tendre un piège à ta sœur jumelle s'avère être un fiasco total. Bien avant son arrivée, j'étais sous l'emprise d'un sortilège lancé par l'un de mes gens, lequel œuvrait depuis son isolement suite à une indiscrétion de sa part me concernant, pour Viranie.
Il est inutile que je te dise de qui il s'agit puisque ladite personne sera le porteur de ce message. Depuis lors donc, je suis le transporteur et spectateur contre mon grès de ce qui se déroule devant mes yeux.
Ta sœur jumelle et ses troupes seront donc aux portes de la capitale de l'alliance lorsque ce message te sera remis par le traître dont je t'ai parlé plus haut. Faites toi et le Général ce que bon vous semble de ce triste personnage après l'avoir interrogé sur l'endroit où se trouve séquestré la Princesse Allyara.
En effet, ce triste sire connais l'endroit précis de détention de cette personne très importante aux yeux de notre Ministre de l'Intérieur. Elle serais d'après les renseignements que j'ai réussi à récolter dans l'une des cités de ta maudite sœur. Le messager en question sais de laquelle il s'agit. Lorsque vous détiendrais toi et Aegis l'information, inutile de le garder en vie.
Je serais du voyage avec ta sœur car celle-ci veut absolument voir la tête que tu feras lorsqu'elle arrivera avec moi à ses côtés.
Concernant la fin de notre plan, à savoir le bannissement nous devrons être plusieurs pour que celui-ci réussisse ; sans quoi cela sera voué à l'échec.

A très bientôt mon très cher et tendre amour.
Avec toute mon affection,
Elessar, Seigneur des hommes et des elfes.

Après avoir rédigé et scellé ce message avec son sceau, Elessar fit venir son fidèle Balin afin que celui-ci parte sur l'heure pour la capitale d'alliance avec le pli. Afin d'être sur que celui-ci arrive à bon port sans encombre, il l'envoya avec Hurin qui n'est autre que le commandant de la flotte Royale et Manwë qui n'est autre que le Général en chef des armées du Seigneur des hommes et des elfes. Tous trois ayant pour ordre d'attendre la réponse de la Reine des Paradis.
Après que Balin eut pris possession du pli royal, ils partirent donc sur le navire Royal, celui-ci étant le plus rapide de toute la flotte dont dispose Elessar.

Après avoir rédigé ce message qui était à l'attention de son épouse bien-aimée, il fit la même chose mais cette fois-ci à destination du Ministère des Armées, autrement destiné au Général Aegis.

Dans ce message il lui expliqué qu'il faisait en sorte que le maître d'arme de Viranie échoue dans ses tentatives pour un en faire un vulgaire meurtrier assoiffé de sang et qui serait capable de terrasser son propre père, ce qui bien entendu était le but de la sœur jumelle de la Reine des Paradis ; car contrairement à Mirgaya, Viranie savais très qui était son adversaire et par qui celui-ci avait été élevé et formé au combat entre autre chose.

Quand le second message fut finit d'être rédigé il fit appel à son espion personnel que même son épouse royale ne connaissais pas et n'avais même jamais vu.

Lorsque celui-ci eut ledit document entre les mains, il se mit en route sur le champ avec pour destination le Ministère du Général Aegis et avec pour consigne de ne remettre ce document qu'entre les mains de l'intéressé en personne.

Afin d'être sur que son messager ne se trompe point de personne une fois dans la capitale, le Seigneur des hommes et des elfes avait fait une description du destinataire du message à son messager.

Pourrait-il arriver dans la capitale avant que Viranie et ses troupes n'y soient arrivées avec Elessar en guise de bouclier humain? C'était en effet la question que ce posait actuellement Elessar.

Balin arrive finalement dans les quartiers privés du Général. La lumière est ramisée. On est assez loin de l'image très guerrière du peuple dont est issue la lignée Aegis. Les tentures et ornements représentent certes la conquête, mais cela est fait d'une façon tellement artistique qu'on croirait assister à une simple danse.

Il arrive devant la porte. Deux gardes se tiennent droit, fidèles à leur poste. Il n'a pas le temps de dire quoique ce soit, les deux hommes lui font savoir que le Général l'attend.

Il entre, un peu surpris. Trois hommes sont présents dans la pièce. Le général lui-même se tient droit face au surplomb et à la côte. Un homme encapuchonné discute avec la silhouette quelque peu connue de Lucius Septimus, le chef des services secrets. L'homme inconnu sort.

La porte se referme.

"Ah Balin, je vous attendais" La voix du Général est parfaitement neutre.

"Notre Reine m'a prié de vous remettre ceci." Répond de la même voix le messager.

"De quelle reine parlez-vous ?" Fait le général d'un ton imperceptiblement furieux.

"De notre Reine, Mirgaya !" Fait avec cœur Balin.

"Je crois que nous ne sommes pas bien... compris. Et je suis certain que vous et moi avons beaucoup à apprendre l'un de l'autre. Vous saisissez de quoi je parle ?"

"Et bien pas vraiment."

"Je vais commencer par le demander calmement : Où est mon fils ?"

Balin comprend alors qu'il est piégé. La fuite par la porte est impossible, en revanche, la fenêtre apporterait une mort rapide et le silence. Cependant, il a peut-être le choix de préserver sa vie, quoique si Viranie l'apprenait, sa mort serait sans doute encore plus lente et douloureuse.

"Je n'aimerai pas être à votre place." Semble se moquer Lucius. "Vous ne pensiez tout de même pas sauter ainsi dans le vide pour vous soustraire à la justice des hommes."

"Il me semble vous avoir demandé où était mon fils" Demande cette fois brutalement le général, mais toujours très calmement. "J'ajoute également que je veux maintenant savoir où est Allyara, après quoi, je ne répondrai plus de rien, à commencer par les mouvements de ma main du fourreau jusqu'à votre jambe."

"Il n'est pas sérieux, quand il dit cela. En général, quand il torture, il a une prédilection pour se servir de sa grande connaissance de l'anatomie, dirons-nous." Ajoute Lucius d'un ton froid.

Balin ne sait plus quoi faire. Le silence s'installe.

Le général Aegis soupire.

"A quoi bon ? Nous nous tirerons rien de celui-ci. La peur, il n'y a que cela chez lui. Il va d'abord mentir, on va aller vérifier sa théorie, se faire prendre dans un piège éventuel, revenir, lui faire regretter cette félonie de plus et finalement obtenir ce que nous voulions savoir, après lui avoir fait subir tellement de souffrance qu'il aurait avoué ce qu'il n'a pas commis. C'est le propre du lâche, il croit en sa survie. Un homme raisonnable aurait déjà sauté.

Lucius, je vais nous épargner un long et pénible interrogatoire. Veuillez sortir et me laisser seul avec lui."

Le capitaine sort sans un mot. La situation est suffisamment grave pour éviter de chercher des renseignements qui ne sont pas nécessairement bon à connaître.

"Bien, vous êtes sûr de toujours rien vouloir nous dire ?" Questionne une dernière fois le général avec un regard impitoyable très inhabituel. "Voyons donc cela de plus près."

Le lendemain du départ de l'espion personnel d'Elessar, la flotte de celui-ci pris la mer avec pour destination la capitale de l'alliance de La Croix du Sud.

Cela embêta beaucoup de Seigneur des hommes et des elfes, car il n'avait aucune nouvelle de son messager et cela plaisait énormément à Viranie qui elle était inquiète de n'avoir aucune nouvelle du traître qui travaillé pour elle depuis quelques mois déjà.

En revanche, si elle n'avait aucunes de celui-ci, les autres qui gravitait dans l'entourage personnel de sa sœur jumelle? Du Général de l'alliance et de celui qui était à présent son époux lui en donnais le régulièrement possible. De sorte qu'elle savait quelles étaient les décisions prises par les uns et les autres à chaque moment important pour l'alliance.

Pendant ce temps-là, dans la capitale de l'alliance Balin qui craignait davantage Viranie que la mort que pourrait lui donner le Général Aegis dit malgré tout une chose intéressante à ce dernier. Il y avait depuis que la sœur
jumelle de Mirgaya était sortie de sa prison, des espions dans leur entourage personnel. Ces derniers étaient en fait des personnes digne de confiance et même très proches de chacun d'entre eux.

Par contre dès que le Général abordait la question de l'endroit de détention de la Princesse Allyara, celui-ci se refermé comme une huitre dans sa coquille. La seule chose qu'il accepta de dire concernant cette dernière était qu'elle était encore vivante et qu'elle se trouvait en enfer.

Après quoi il garda le silence définitivement.

C'est à ce moment précis que quelqu'un vint frapper à la porte du bureau du Général pour lui annoncer que la flotte de l'ennemi était en vue des côtes de l'île et que leur débarquement sur celle-ci était imminente.

Alors que le Général Aegis allait quitter son Ministère, Balin dit d'une voix grave et sérieuse à celui-ci : "J'ai pris grand plaisir à décapiter votre espion Monsieur"

A ces mots le Général fit volte face et plaqua rapidement son épée contre la gorge de Balin. "C'est la mort que vous désirez ? Cela ne marche pas avec moi. J'ai toujours eu horreur de la lâcheté, ce n'est pas pour vous faire plaisir que je vais changer d'avis. Un procès digne de ce nom vous attend, et ne comptez pas sur ma voix pour votre mise à mort. Je vous souhaite un excellent séjour sur cette chaise, ou plutôt dans le cachot qui vous attend. Gardes ! Amenez-le à ses nouveaux appartements."

Puis après avoir poussé un soupir de soulagement, il prit donc la direction de ce qui allait être le champ de bataille.

Mais au moment où il quittait son Ministère, le messager d'Elessar arriva à la course pour transmettre personnellement et à voix basse à Aegis le message suivant de la part de son Seigneur et maître : "Lorsque nous arriverons en vue des côtes de la capitale, je ferais baisser les voiles afin de finir le voyage avec la force que le vent nous aura donné. Ceci d'une part afin de vous permettre de vous mettre en place vous et vos troupes comme vous l'avez surement déjà prévu. D'autre part ceci sera également le signal de ma part qu'une fois à terre je ferais en sorte dussais-je en mourir de permettre à votre fils de s'évader et d'échapper ainsi aux griffes de Viranie".

Le Général esquissa un sourire en entendant cette nouvelle. Et encore plus décidé qu'auparavant alla rejoindre sa place en courant, pressé qu'il était de pouvoir revoir enfin son fils bien aimé.

A peine celui-ci était-il arrivé et pris sa place sur le champ de bataille, que les bateaux arrivèrent en vue des côtes et comme convenu, les voiles furent aussitôt baissées. Le signal était donné.

Lorsque les assaillants auraient posé le pied sur l'île la bataille débuterais et serais probablement d'une violence telle que l'on avait encore jamais vue de mémoire d'homme. Enfin pour beaucoup de soldats.

Pendant ce temps-là l'espion-messager d'Elessar montait la garde dans les appartements royaux assurant lui-même comme il l'avait promis Sur la Reine des Paradis qui sentit son cœur bondir dans sa poitrine lorsque les premiers échos de la bataille arrivèrent jusqu'à ses fenêtres.

Quant à la question que celle-ci se posait il n'était nul besoin d'être dans ses pensées pour la deviner. "Son époux survivrait-il à cette bataille? Dans le cas contraire qu'adviendrait-elle?".

Elle qui depuis leur rencontre et leur mariage ne concevait plus la vie sans lui. Pourquoi avait-il mis en place ce stratagème? Se faire passer pour un traître à l'alliance! Dans quel but?

Elle espérait bien sur pouvoir lui poser toutes ces questions à l'issu de la bataille. Mais quelle serait-elle exactement? Devrait-elle comme elle craignait devoir affronter sa sœur jumelle comme le lui avait fait savoir dans son dernier son époux afin de devoir la bannir. L'approcher. Cette seule idée lui donnait presque des hauts le cœur.

Mais elle était et demeurait prête à tout afin que le choix perdure. Le choix et les hommes devaient continuer d'exister à tout pris peu importer sa vie. Sa vie. Mais quelle serait-elle?

Pleine de ces nouvelles résolutions, Mirgaya quitta son appartement pour rejoindre le quartier général des armées.
Elle fit partir son plus fidèle chevalier pour donner l'ordre à ses villes terrestres mais aussi à ses cités célestes d'engager le combat aux côtés de ses alliés.
Un détachement d'esprits particulièrement puissants fut dépêché au sauvetage du fils du général.
Son fidèle chevalier devait coordonner ses troupes, mais aussi retrouver le Seigneur des hommes et des elfes et veiller sur lui tant qu'il aurait un souffle de vie.
Mirgaya, une fois ses ordres donnés, pris place à bord du bateau de guerre aux effigies des Paradis et de l'Alliance de La Croix du Sud, toutes bannières aux vents.
Tout le monde devait savoir qu'elle était elle aussi dans la bataille.
Ses amis, ses troupes, chaque soldat engagé sur la mer, mais surtout Viranie. Viranie devait savoir que Mirgaya arrivait. Qu'elle n'avait pas peur de la recontrer face à face.

Elessar qui avait réussi à fausser compagnie à Viranie et à ses troupes revint plus tard dans la bataille sans que celle-ci s'en douta, du moins le pensait-il.

Peu de temps après cela, une première attaque frontale contre lui fut stoppée net par un coup d'épée qu'il donna lui même à son assaillant. Puis d'autres se succédèrent au fur et à mesure de la bataille et cela de façon de plus en plus fréquente. En guerrier avisé qu'il était il les déjoua toutes successivement.

Plus tard, il fut sauvé in extremis par un des hommes de Aegis bien malgré lui et avant que celui-ci ne s'effondra sans savoir ce qu'il venait de faire et à qui il avait ainsi sauvé la vie.

Mais à un moment donné, il ne put éviter un assaut qui le blessa grièvement. Sur le coup et parce qu'il était pris par ce qui se déroulait autour de lui ; il n'y prêta aucune attention. Hélas, peu de temps après ce qui semblait être une égratignure s'infecta et une douleur qui devint par la suite de plus en plus lancinante se fit alors sentir. Jusqu'à ce que soudainement, le Seigneur des hommes et des elfes ne puisse plus faire le moindre mouvement ; le laissant ainsi à la merci de n'importe quel assaillant.

Malheureusement pour lui, ce ne fut pas n'importe quel assaillant qui se présenta en face lui pour lui porter le coup de grâce mais bien Viranie en personne. Laquelle ricana comme elle en avait l'habitude en le voyant dans cette posture. Puis par pitié peut-être ou bien parce qu'elle était pressée d'en finir elle lui transperça alors le cœur d'un coup d'épée.
La dernière chose à laquelle pensa alors Elessar avant de s'effondrer sur le sol inanimé fut son épouse bien aimée qui allait pensa-t-il devoir vivre sans lui à présent. Puis il mourut.

Une fois que ses yeux furent clos, il vit une lueur étrange en face de lui qui l'attirait comme un aimant. Puis une fois arrivé dans celle-ci, il entendit alors une voix familière lui dire que son heure n'était pas encore venue et que de grande chose mais aussi de grandes joies l'attendait dans le monde des vivants. Chose qu'il ne comprit bien entendu pas.
Mais cette voix qu'il avait entendu dans sa tête quant à elle ne pouvait pas être la sienne. Cela était impossible. Bien entendu elle était morte tout comme lui, mais qu'elle se trouva là, en face de lui avec ses deux hommes ne se pouvait pas.
Et pourtant s'était bien Gwaihir, sa défunte épouse.

Après cela, il fut comme attirait en arrière et les images de sa femme et de ses deux fils disparurent Pour toujours.
Pendant se temps là, la rumeur de la mort du Seigneur des hommes et des elfes parcouru le champs de bataille arrivant aux oreilles d'Aegis et pour finir atteignit également celles de Mirgaya qui arrivait en vue des côtes à bord de son navire royal aux couleurs de l'alliance de la Croix du Sud.

Comment allait-elle réagir une fois débarqué sur la terre ferme après avoir eue confirmation de la mort de celui-ci par son chevalier qui n'avait rien pu faire pour empêcher cela?

"Majesté, espion au rapport!" s'exclama un homme encrassé par la bataille et le sang coagulé en posant un genou à terre, face à la Reine des Paradis.

"Faites." ordonna-t-elle.

L'espion fronça les sourcils et leva ses yeux clairs vers Mirgaya. Leur bleu pâle contrastait étonnamment avec la couche de poudre à canon qui recouvrait partiellement son visage, mais on voyait très bien malgré ce masque inopportun qu'il était venu annoncer une terrible nouvelle.
Il baissa les yeux et débita son rapport d'un trait pour en arriver à la conclusion que...

"Non ce n'est pas vrai." s'effondra Mirgaya en un souffle.
Elle s'évanouit sous le coup de l'émotion, ses servantes la soutinrent avant qu'elle ne put tomber tout à fait au sol.
Sa forme terrestre éprouvait tout le mal du monde à se stabiliser, Mirgaya paraissait avoir les traits flous et n'être plus que le fantôme d'elle-même.

"Majesté, il faut ordonner l'assaut final."

Au loin, le sombre navire de guerre qui portait Viranie arrivait à grande vitesse, toute la flotte des enfers derrière lui, prête à être lâchée sur les armées de La Croix du Sud.

Mirgaya ne remua pas même un cil.
Sans ordre, sans communication rapide, sans la grande clairvoyance et la quasi ubiquité de celle qui les avait jusqu'à présent toujours fermement gouvernés, les soldats n'étaient rien de plus que des figures d'entraînement face aux hordes ardentes de la Reine des Enfers.
Il y avait bien les troupes du Seigneur-Général Aegis qui restait coordonnées malgré tout, mais qu'était un bastion tel que celui-ci, aussi valeureux fût-il, face à ces démons déferlants sans cesse à chaqure retour de vague, à chaque pente de colline, à chaque nouvelle lame de vent... ?

"Il faut au moins ordonner le repli, Majesté!"
Mais ses conseillers militaires avaient beau faire appel à Mirgaya, elle restait alitée, entourée de ses servantes, plus inquiètes que jamais, et de ses médecins, affairés à la stabiliser dans ce monde.

Sur le champs de bataille, le Seigneur-Général Aegis n'attendit pas plus longtemps un appui nécessaire mais qui ne venait pas, pas plus que des ordres ou des communiqués, le haut commandement semblant devoir rester muet malgré ses appels répétés. Il ordonna lui-même le repli général, et l'armée aussi bien que la marine de La Croix du Sud fut mise en déroute.

Les milices des enfers ne s'arrêtèrent pas en si bon chemin, et finirent également par raser la capitale de l'Alliance. Les royaumes de bon nombre de souverains furent assujettis, réduits en cendres ou rasés de la carte.
Quand les défenseurs de la Croix du Sud revinrent chez eux, ils n'y trouvèrent plus que ruine et désolation. Pour la survie de ce qui restait de leur peuple, il fallait partir vers des terres qui pourraient les nourrir, et ce, loin de Viranie.

Il fut décidé de rejoindre des cousins de pensée, les suzerains de l'Alliance Zeus-Philae. Certes, ils vouaient leur culte à d'autres dieux, mais ils étaient animés par les mêmes idéaux de paix, et avant même la chute de La Croix du Sud, les deux alliances se sentaient proches l'une de l'autre.
Et puis, en ce monde de trouble, qui d'autre aurait pu les accueillir?

Mirgaya, toujours entre vie et mort, ne semblait pas comprendre ce qui se passait autour d'elle. Les rares survivants de ce qui avait été autrefois une alliance prospère partaient pour un long et terrible exil loin de leur terre.

Au moment même où Mirgaya s'éffondrai sur son navire le corps du Seigneur des hommes et des elfes se mit à luire de façon aveuglante et disparu aussitôt.
Viranie toute heureuse qu'elle était de la tournure des évènements, tant au niveau de la bataille que de voir sa sœur jumelle évanouie monta à bord du bateau de celle-ci dans le but évident de la tuer de ses propres mains. Mais au moment précis où elle était sur le point de transpercer le corps de celle-ci avec son épée une main retint alors son bras et la lui fit lâcher avec une force telle qu'elle en eue presque le bras brisé.
Elle se retourna avec vigueur et vit avec stupéfaction Elessar qui lui faisait face. Mais cela était totalement impossible car elle lui avait elle même transpercé le cœur de son épée. Comment pouvait-il dans ce cas-là se tenir debout devant elle et bien vivant? La réponse lui fit donné par le Seigneur des hommes et des elfes en personne.
Il lui dit ceci : "Les dieux m'ont accordé une deuxième vie. Ils ont également décidé dans leur grande mansuétude de ne pas vous bannir dans les limbes éternelles à la condition que vous disparaissiez définitivement de nos terres ainsi que de nos vies à tous et cela pour toujours. Si toutefois vous ne respectiez pas leur désir, sachez que je serais alors en mesure de vous bannir moi même sans la moindre qui soit dans l'endroit que vous ai nommé il y a quelques secondes à peine. Maintenant disparaissez et pour toujours."
A peine avait-il fini de prononcer ces mots que Viranie Reine des Enfers se sentit alors soulevée de terre par une force invisible contre laquelle elle ne pouvait rien et se retrouva aussitôt à bord de son navire, lequel faisait déjà route vers une direction qu'elle ne connaissait pas. Ainsi se termina la bataille entre l'alliance de La Croix du Sud et la Reine des Enfers.
Lorsque Mirgaya se réveilla, elle se trouvait dans son lit et au pied de celui-ci elle put distinguer une forme qui lui semblait familière. Lorsqu'elle fut totalement réveillée elle reconnu immédiatement son époux et fondit en larme persuadée qu'elle était qu'il s'agissait d'un rêve.
Mais lorsque celui-ci la prit dans ses bras et l'embrassa avec une infinie tendresse. Elle pleura encore plus mais cette fois-ci de bonheur. Et elle fut encore plus heureuse quand il lui dit doucement à l'oreille qu'ils pourrait avoir des enfants tous les deux.
Comme elle semblait ne pas comprendre pourquoi il lui disait cela il lui dit alors ce simple mot. Regarde. Et il se mit à briller comme elle lorsqu'elle se préparé à quitter son enveloppe physique pour ne garder que son apparence éthérée.
La surprise fut telle qu'elle en pleura à nouveau de joie. Des héritiers. Elle allait enfin lui donnait ce qu'elle souhaitée le plus au monde des enfants.

Alors que le navire de Mirgaya faisant demi tour dans le but de se diriger vers Heaven, le navire de Viranie réussi tant bien que mal à en faire autant et barra la route de celui de sa sœur jumelle.
Voyant cela Elessar se rendit sur ledit navire de la même façon qu'il l'avait fait pour se rendre sur celui de son épouse bien aimée. A la stupéfaction de Viranie lorsqu'elle perçue l'énergie dégagée par le Seigneur des hommes et des elfes elle ne pouvait en effet déjà plus faire le moindre geste. Celui-ci avait commencer à réciter une formule dans une langue qu'elle ne reconnue que trop tard.
Lorsque Elessar eut terminer sa formule magique un immense nuage noir d'une obscurité telle que l'on ne voyait même plus la proue du navire de Viranie alors que celui-ci était bord à bord avec celui de sa sœur jumelle apparut. Lorsqu'il se retira, le Seigneur des hommes et des elfes était revenu à côté de Mirgaya et le bateau de sa sœur jumelle avait quant à lui totalement disparu ainsi que ses occupants.
Viranie et son navire ainsi que son équipage avait été banni dans les limbes et cette fois l'espérait-il pour l'éternité.